Non au reniement de la parole d’apaisement donnée par l’Etat français.
Le 28 avril, en exécution d’un mandat d’arrêt international datant de plusieurs dizaines d’années, la police a arrêté au petit matin 7 réfugié.es italien.ne.s résidants en France depuis le début des années 1980. Ces militant.es étaient recherché.es pour des faits commis pendant les « années de plomb », jugé.es par contumace en Italie, sur la base, notamment d’aveux et de déclarations extorqués aux « repentis »,. Ils vivaient sans se cacher en France, en situation régulière, bénéficiant d’accords passés entre la France et l’Italie sous la présidence de François Mitterrand, qui s’était engagé à ne pas extrader de militants qui n’auraient pas commis de « crimes de sang ».
Après une première présentation devant la Cour d’Appel de Paris, ils ont toutes et tous été remis en liberté dès le lendemain sous contrôle judiciaire, en attente de l’examen approfondi des demandes d’extradition par la justice française.
Alors que plusieurs décennies se sont écoulées depuis les faits qui leur sont reprochés, la relance de ces demandes d’extradition, applaudie par la plus grande partie de la classe politique italienne, jusqu’à une partie de la gauche, démontre la volonté de vengeance de l’Etat italien, qui perdure 50 ans après les affrontements sociaux et politiques des années 70. Elle est en totale contradiction avec le silence et l’opacité qui demeurent sur les attentats fascistes, impliquant des pans entiers de l’appareil de l’Etat italien, dans la même période et la mansuétude dont ont bénéficié certains auteurs.
L’arrivée au pouvoir du gouvernement de Mario Draghi est censée permettre une convergence avec le gouvernement français sur les questions européennes. Cette collaboration renouvelée sur le plan sécuritaire en est un signe patent. C’est également, pour Macron et Darmanin un affichage à peu de frais de leur activisme « anti-terroriste », reniant un engagement de l’Etat français, et donnant ainsi des gages à la droite et à l’extrême-droite.
ENSEMBLE ! réaffirme son opposition à toute mesure d’extraditions d’exilé.e.s italien.ne s et participera, auprès de toutes les organisations de défense des droits démocratiques, aux mobilisations afin d’empêcher toute procédure d’urgence ou d’exception à l’encontre de ceux-ci.
le 29 avril 2021