“”Poissonnière”, en pleine séance de l’assemblée Nationale le député LREM de Luçon a insulté Mathilde Panot, députée la France Insoumise. La réplique de nos camarades du CRS de Fontenay tape fort et juste. Nous la reprenons ci-dessous.
Notre député local accède enfin à son moment de notoriété nationale. C’est un événement assez inespéré qui mérite que nous nous en fassions l’écho !
Car, malgré un opportunisme politique à tous crins lui ayant permis d’être propulsé jusqu’aux bancs de l’AN, à l’image de nombre de ses coreligionnaires LREM, sa carrière politique semblait jusqu’à aujourd’hui condamnée à se diluer sans entrave dans l’anonymat et l’insignifiance. Le caractère anecdotique et indigent de son activité à l’assemblée nationale, plus proche de celle d’un emploi fictif que d’un véritable député de la nation, ne lui laissant guère espérer destin plus favorable, ni faire un jour la une médiatique du pays.
Ce jour est arrivé, M. le député Henriet entre dans la carrière médiatique et se fait connaître du pays tout entier.
Las, il se fait connaître de la plus misérable des manières , en endossant l’habit de l’insulteur public, du butor de service, qui, pour s’attirer les rires gras de ses collègues LREM, s’est pensé autorisé à injurier, en plein hémicycle, la député LFI Mathilde Panot, en beuglant “LA POISSONNIERE” alors que cette dernière se dirigeait vers la tribune, où elle s’apprêtait à prendre la parole.
En proférant son insulte imbécile, M. le député Henriet dévoile au grand jour sa profonde indignité, et le ferment sur lequel se fonde la bouillie intellectuelle qui lui tient lieu d’idéologie : un mélange d’ignoble mépris de classe et de sexisme le plus infâme.
Car stigmatiser les femmes du peuple en lutte, les salir et les avilir en usant de stéréotypes dépréciatifs tels que “poissonières”, “poissardes”, “pétroleuses”, “virago”, “furie”,…etc…; cela a été tout au long de notre histoire l’entreprise d’ hommes tels que M. le député Henriet pour tenter d’évacuer la femme d’une sphère publique où sa place n’est pas considérée comme légitime.
Pour les hommes tels que M. Henriet, une femme, qui plus est se présentant comme défenseuse des classes populaires, n’exprime pas une opinion politique: elle “vocifère”, une femme qui s’oppose n’argumente pas ; elle “excède” comme il a cru bon de le préciser piteusement en pensant se dédouaner de son attitude inacceptable.
Rabaisser ainsi l’engagement idéologique des femmes (et surtout des femmes du peuple) à un dérèglement féminin, à l’hystérie, et les dépeindre systématiquement en mégères échevelées, cela à toujours été un marqueur politique des franges les plus réactionnaires, les plus agressives et brutales, de la société depuis la révolution de 1789. En 1871, cette entreprise de déshumanisation, qui avait ciblé les femmes au premier chef, a conduit les massacreurs de la Commune à fusiller en masse, indistinctement, hommes, femmes et enfants.
Voilà pourquoi le comportement de M. Henriet est particulièrement dégradant, sournois et obscène, indigne de son mandat de représentant de la Nation. Nous ne saurions que trop l’exhorter à formuler à Mme Panot, ainsi qu’à toute la représentation nationale, les excuses publiques, que nous attendons pour retrouver la sérénité indispensable au débat public.”
Luçon, le 3 février 2021
Le Collectif de Réistance Sociale