Ca n’a fait l’objet que d’un écho de quelques lignes dans Ouest France, sous le titre « Le Sénat rejette la mise en place d’un arrêt de travail menstruel »
Ainsi, par 206 voix contre 117, le texte porté par le groupe socialiste a été rejeté. Que disait ce texte ? Dans la limite de 2 jours par mois, et sur présentation d’un certificat médical valable 1 an, un arrêt de travail pour règles douloureuses ést accordé sans délai de carence.
Et quels ont bien pu être les motifs invoqués ?
Les Républicains ont pointé le coût pour la Sécurité Sociale. Autrement dit « souffrez, mesdames, les économies passent avant tout ». Ca ne devrait pas nous surprendre, la santé des femmes au travail est la grande invisible. La recherche s’intéresse peu aux maladies féminines. Les conditions de travail sont rarement analysées selon les différences sexuées de leurs conséquences. Et qu’est-ce-qu’ils savent de la douleur vécue par une grande partie des femmes au moment de leurs règles ?
Mais le pompon revient au ministre de la santé, Frédéric Valletoux, qui a mis en avant un risque de discrimination à l’embauche. Les discriminations envers les femmes sont bien réelles, supposées faire peser une charge à l’entreprise en cas de grossesse. Imaginez, la loi accorde un congé maternité ; accorde une heure de travail par jour en moins au delà du 3ème mois de grossesse ; accorde des congés pour enfants malades ; accorde un congé parental ; et il faudrait maintenant tenir compte des périodes de règles ! Notre bon cœur nous oblige à penser à la place des femmes aux conséquences de leurs revendications. Vous voulez travailler, n’en demandez pas plus.
Après le désuet « il faut souffrir pour être belles » voici le moderne « il faut souffrir pour avoir le droit de travailler »
Aline Chitelman
Nantes le 17 février 2024