Une centaine de manifestant·es ce soir à Nantes en soutien à la Kanaky Nouvelle Calédonie. Ci-dessous l’intervention pononcée par Catherine au nom de GDS et d’ENSEMBLE!.
D’où vient la crise actuelle ? A notre avis Ensemble et Gauche Démocratique et sociale : deux raisons principales : une politique coloniale de longue date et aujourd’hui une politique provocatrice du gouvernement, bafouant les accords de Nouméa.
Dès le début de la présence française en Nouvelle-Calédonie en 1853, cet archipel a été pensé comme une colonie de peuplement. Un projet réaffirmé au 20 ème siècle. On ne peut être plus clair que Pierre Messmer Premier ministre qui écrivait en 1972 , je le cite :
« La Nouvelle-Calédonie, colonie de peuplement, bien que vouée à la bigarrure multiraciale, est probablement le dernier territoire tropical non indépendant au monde où un pays développé puisse faire émigrer ses ressortissants. La présence française en Calédonie ne peut être menacée (…) que par une revendication nationaliste des populations autochtones (…). À long terme, la revendication nationaliste autochtone ne sera évitée que si les communautés non originaires du Pacifique représentent une masse démographique majoritaire. Il va de soi qu’on n’obtiendra aucun effet démographique à long terme sans immigration systématique de femmes et d’enfants ».
Aujourd’hui, après des années de cette politique, les Kanaks représentent 41% de la population et subissent de nombreuses inégalités sociales : par exemple le taux de chômage des Kanaks est supérieur à celui des autres communautés.
Dans ce contexte, le gouvernement Macron a choisi la provocation. Il a choisi d’être sourd à toutes les mises en garde, de ne pas prendre en compte les manifestations massives et pacifiques des Kanaks depuis plusieurs mois.
Par contre il a clairement choisi son camp : Sonia Backès figure de proue des anti-indépendantistes a été nommée en 2022 secrétaire d’Etat, Nicolas Metzdorf député calédonien anti-indépendantiste a été désigné rapporteur du projet de loi sur le dégel du corps électoral. Macron a avancé le 3ème référendum sur l’indépendance à décembre 2021, en pleine période de Covid et de deuil Kanak, d’où le boycott de ce référendum qui n’avait recueilli que 44% de participation.
C’est tout le processus de décolonisation négociée depuis 30 ans qui est gravement compromis. Rien ne sert de brandir l’injure, de parler d’organisations mafieuses voire terroristes. A cette situation catastrophique, une seule solution immédiate : le retrait du projet de loi et donc la non convocation du Congrès à Versailles prévu en juin.
La révolte du peuple kanak est légitime. Nous en sommes solidaires !