Kanaky : Soutien aux mobilisations populaires contre le bradage des richesses locales.
L’avancée vers l’indépendance de la Kanaky-Calédonie que représentent les 46,6% de Oui au deuxième référendum, est le résultat d’un front indépendantiste réuni, élargi aux océaniens et à une minorité d’européens. L’élaboration d’un projet de société à construire dans la souveraineté, nécessite la gestion indépendante de ses richesses minières et maritimes dans une perspective sociale et écologique. Ce choix est vital pour que cesse toute exploitation coloniale par une colonisation de peuplement.
La mobilisation actuelle des ouvriers du nickel est le refus de la fermeture de leur entreprise et des licenciements annoncés, face à la décision de la société Vale Calédonie qui exploite le site de Goro en Province Sud de quitter la Nouvelle-Calédonie. Elle mobilise l’ensemble du mouvement indépendantiste contre la décision de Vale de revendre ses parts au profit de l’offre du consortium « Prony-Ressources », financée par le groupe international suisse Trafigura et par des investisseurs privés issus de la colonisation. L’Etat français soutien cette transaction et refuse ce soutien au projet de reprise par la Société de financement de la Province Nord (Sofinor) avec un partenariat sud-coréen et un actionnariat public calédonien à 56%. La grève revendique de garder le contrôle de l’entreprise par un montage identique à celui de Koniembo où la Province Nord est actionnaire à 51%.
En envoyant des renforts de gendarmerie pour réprimer les actions de blocage d’entreprise de production du nickel et de barrages routiers, l’Etat français qui annonce une « décolonisation douce » à la suite des accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) montre que celle-ci reste celle de la domination du colonisateur. Son gouvernement continue à être le décideur de l’appropriation coloniale et le pillage des richesses du pays qui se réalise aujourd’hui avec les multinationales minières mondialisées.
La mobilisation par des grèves générales et des manifestations, animées par le collectif « Usine du sud= usine pays » qui rassemble le mouvement indépendantiste, les organisations coutumières, des associations écologistes, dit « Non au bradage de notre patrimoine foncier » comme acte de souveraineté indépendante. Face à ce mouvement réapparait la violence coloniale des anti-indépendantistes par des manifestations en arme, les gendarmes tirant à balles réelles contre la tentative d’occupation du site de production.
Dans cet affrontement, le gouvernement français n’envoie son ministre de l’Outre-mer Sébastien Lecornu que pour faire obstruction à un processus de décolonisation réelle et de construction d’un futur Etat indépendant.
Ensemble ! soutient la grève et les manifestations indépendantiste, action internationaliste anticoloniale qui appelle à la victoire du Oui au troisième référendum prévu en 2022.
Le 13 décembre 2020