Pour contrer la volonté du gouvernement et de la droite de réformer par le bas notre régime de retraites, 8 organisations syndicales appellent, dans l’unité, les salarié.es et la population à bloquer l’économie le 7 mars et continuent, en attendant cette date, à faire monter la pression. Bravo, seule l’unité et l’engagement de toutes et de tous peuvent faire plier le gouvernement. Certaines appellent à la reconduction de la grève.
Mais comment comprendre que toutes ne fassent pas de même le 8 mars ? Comment comprendre qu’elles se contentent « de se saisir du 8 mars » pour montrer les aspects néfastes de la contre-réforme pour les femmes ?
Merci, mais les aspects injustes et régressifs sur les droits à la retraite pour les femmes ont déjà été amplement démontrés. Les femmes se sont mobilisées pour les rendre visibles. Elles ont si bien documenté leurs propos que la presse les a repris, que des ministres n’ont pu que reconnaître un impact négatif et qu’Elisabeth Borne a concédé que le but de la « réforme » n’était pas de corriger les inégalités. Les corriger demanderait d’entendre les propositions pour une société égalitaire qui sont faites. Mais les aggraver ! C’est ennuyeux, mais on continue.
Comment comprendre que la lutte pour les droits des femmes à l’égalité, à leur juste place dans la société ne mérite pas d’appeler à la grève ? Les organisations syndicales ne sont pas prises de court par une revendication à laquelle elles ne s’attendaient pas. Le 8 mars c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes depuis ? Depuis 1910. Sur proposition de Clara Zetkin, le principe en a été adopté par l’internationale socialiste. Depuis 1977 les Nations Unies en ont repris l’existence. Depuis plusieurs années des féministes, des syndicalistes mobilisent autour du # 15h40, grève féministe, pour l’égalité salariale.
Comment comprendre qu’il serait normal que les femmes se mobilisent le 7 avec les hommes, mais que ce serait un problème que les hommes se mobilisent le 8 pour défendre les droits des femmes ?
Comment ne pas soutenir, en cette journée internationale, nos camarades kurdes, qui se battent, et ce n’est pas un mot utilisé à tort, en Syrie, en Turquie, pour le droit à l’ existence de leur peuple et organisent les infrastructures nécessaires à une société égalitaire ?. Ne pas soutenir nos amies iraniennes qui se rebellent et entrainent avec elles tous ceux qui veulent plus de liberté ? Ne pas soutenir les femmes ukrainiennes dans leur lutte contre l’agression du régime russe, ne pas dénoncer ceux qui en profitent pour mettre en place des réseaux d’exploitation sexuelle des femmes déplacées au cours de leur exil.
Comment ne pas s’indigner en France des difficultés d’accès aux centres d’IVG parce qu’on regroupe des hôpitaux, de la permanence des violences sexistes et sexuelles et du manque de moyens accordés aux associations, du manque de prévention à l’école, du manque de services publics, de la petite enfance, de la prise en charge de nos aîné.es qui contraignent des femmes à se retirer de l’emploi..Comment ne pas s’indigner ?
N’y a-t-il pas suffisamment de raisons pour un 8 mars 2023 offensif, revendicatif, exigeant que les choses changent enfin ?
Saluons l’ingéniosité et le sens de la diplomatie de l’intersyndicale femmes et des UD CGT, FSU, Solidaires de Loire-Atlantique qui ont su trouver le moyen de ne pas renoncer à appeler à la grève et à manifester à Nantes, accueillant bien volontiers les associations féministes, tout en ne rompant pas l’unité des 8 syndicats.
Rendez-vous mercredi 8 mars place Royale à Nantes à 10h30, suivi d’une manifestation avec détour par la CARSAT, et rejoignant les autres syndicats qui ont prévu de laisser place à 8 témoignages de femmes au Miroir d’Eau à 12h.
Rendez-vous à St Nazaire à 12h, parvis de la gare pour un rassemblement ou plus avec les syndicats présents.
ENSEMBLE!44 s’associe à ces appels à manifester.