À l’heure d’une crise majeure en Russie, solidarité avec la résistance ukrainienne et avec les forces démocratiques en Russie et en Biélorussie
À juste titre, l’attention générale était concentrée sur les développements militaires de la contre-offensive ukrainienne pour libérer l’Ukraine. Et, on s’était accoutumés aux explications selon lesquelles les sanctions économiques à l’encontre de la Russie sont sans réelle efficacité, et aussi que la dictature de Poutine est inébranlable du fait de l’étouffement des libertés et d’une opinion publique anesthésiée.
D’où la sidération devant la rébellion d’Evgueni Prigogine. La milice Wagner occupant Rostov et le centre de commandement des armées russes en Ukraine du Sud, et engageant une marche sur Moscou pour « libérer le peuple russe » !
À présent, la négociation menée sous l’œil du Kremlin par Loukachenko, le dictateur biélorusse jusque-là, dans ce conflit, le meilleur allié de Poutine, a mis un terme à l’entreprise putschiste : les miliciens rentrent dans leurs casernes, Prigogine trouverait refuge en Biélorussie avec l’assurance d’être exempté de toute poursuite judiciaire.
N’empêche que cette mauvaise pièce n’est pas une farce. C’est un nouvel épisode, effarant, d’une tragédie. Celle dont est victime, depuis seize longs mois, le peuple ukrainien. Une guerre barbare avec son lot de crimes de guerre et contre l’humanité.
Aujourd’hui, c’est Prigogine, complice de Poutine, son chien de guerre, qui clame que toutes les raisons données par le Kremlin pour justifier cette guerre étaient autant de grossiers mensonges : la nécessité de se porter au secours des minorités russophones d’Ukraine prétendument « menacées de génocide », celle de riposter aux menaces que les États-Unis et l’OTAN seraient censés faire peser sur la Russie, et l’obligation de « dénazifier » l’Ukraine. Bref, cette « opération militaire spéciale », dont il est dit à présent que c’est bien une guerre, qu’elle a été voulue par Poutine, et qu’elle se traduit par un désastre pour l’armée russe et les sommets du Kremlin.
Le régime néo-fasciste de Poutine a trouvé, sur sa droite, une force encore plus radicalement fasciste, mécontente que les armées russes n’aient pas encore réussi à anéantir la nation ukrainienne et son État. La crise à présent ouverte au cœur même du pouvoir russe est grosse de dérapages d’une extrême dangerosité, dont le risque nucléaire.
La situation vaut sévère rappel à l’ordre pour toutes celles et tous ceux qui à gauche se sont montré·es peu ou prou réceptif·ves à la propagande de Poutine, jusqu’à parfois s’en faire les relais.
L’urgence est de renforcer la solidarité avec la résistance ukrainienne, afin que celle-ci assure les conditions permettant de libérer l’Ukraine de l’emprise de l’impérialisme russe et de restaurer sa pleine souveraineté.
Solidarité avec les forces qui en Russie et en Biélorussie s’opposent aux dictatures qui oppriment les peuples de ces deux pays, et qui luttent pour la démocratie. La défaite de l’impérialisme russe face à l’Ukraine est la condition indispensable pour un futur renouveau démocratique en Russie.