Le profil type du député, c’est un homme, cadre, d’au moins cinquante ans. Dès que la nécessité de la parité, (comme de la diversité), n’est pas mise en avant, elle recule. De 224 femmes élues en 2017, on tombe à 2015 en 2022 et à 208 en juillet 2024.
208 femmes sur 577 député·es. La parité s’établirait à 288.
Dans une Assemblée nationale censée représenter toute la société, la mixité et la diversité sont essentielles pour que les problèmes et aspirations de toutes et tous soient représentés. Même si le programme du Nouveau Front Populaire intègre ces problématiques, qui, mieux que les personnes directement concernées, peut veiller à leur mise en pratique?
Les associations féministes qui luttent pour l’effectivité de l’IVG, pour sortir la santé des femmes de l’impensé des politiques publiques, pour obtenir des moyens contre les violences sexistes et sexuelles, pour des services publiques à hauteur des besoins, les syndicats qui mettent en avant la nécessaire revalorisation des métiers féminins et l’augmentation des salaires pour remédier à la précarité, les associations qui font face à la pauvreté, celles qui combattent toutes les discriminations, de genre, de racisme, qui portera leurs préoccupations?
Nous ne sommes pas les seul·es à nous en offusquer: Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, le dit de façon éloquente «Les femmes, c’est 50% de la France. Elles sont invisibilisées durant cette campagne, absentes des débats politiques. Mais elles sont aussi 60% des bénéficiaires du Smic, trois quarts des familles monoparentales ; 3,6 millions agressées dans ce pays par des conjoints ou ex. S’il n’y a pas à un moment une femme qui en débat, on va en parler quand? Jamais.»
Mais représentées ou non, toutes ces forces vives ne cesseront pas de le clamer: nous vous avons élu·es pour que ça change. Nous ferons en sorte qu’on ne nous oublie pas.
A.C.