Samedi 7 novembre de 1430 à 16h30 s’est tenue la réunion des premiers signataires de la tribune « 2022 (vraiment) en commun ». Elle a réuni environ 300 personnes. Cette tribune, qui réunit des signataires venant de tous les horizons, politiques, syndicaux, associatifs et universitaires de l’arc écologiste, social, et humaniste, vise à promouvoir l’idée d’une candidature commune de la gauche et des écologistes, sur la base d’un projet de transformation écologique et sociale, en rupture avec le macronisme, le nationalisme et les politiques menées par les gouvernements précédents. Elle recueille aujourd’hui près de 30 000 signatures.
La rencontre de samedi fut une formidable expérience d’intelligence collective, permettant d’identifier et partager les obstacles et leviers pour parvenir à créer un processus qui permette de porter au pouvoir en 2022, face au néolibéralisme, une alternative écologique, sociale et démocratique. Dans cette perspective, plusieurs chantiers ont été mis en route. Il s’agit d’une part, en liaison avec les initiatives citoyennes déjà existantes, de développer une dynamique au niveau local permettant d’enraciner la bataille pour l’union de la gauche et des écologistes. Il s’agit d’autre part de commencer le travail programmatique pour définir avec les partis politiques un socle de propositions communes qui permettent de gouverner ensemble. Enfin, a été confirmé le fait de tenir au mois de janvier, un grand rendez-vous dont l’objectif serait de marquer une étape dans ce processus.
Alors que chaque parti politique de la gauche et de l’écologie s’apprête, dans un avenir plus ou moins proche, à désigner son candidat, la réunion des premiers signataires de la tribune « 2022 (vraiment) en commun » a confirmé la volonté de ne pas se satisfaire d’une situation de division qui ne peut qu’aboutir à la disparition politique de la gauche et de l’écologie au second tour de l’élection présidentielle. Les prochains mois seront décisifs pour éviter cette catastrophe et l’initiative « 2022 (vraiment) en commun » fera tout pour la conjurer.
L’Appel
La fin de l’été a été rythmée par les journées et universités des différents partis de gauche et du pôle écologiste. Si tous ont voulu donner des signes d’ouverture, il est clair qu’il manque d’un travail commun pour définir un projet alternatif à celui du gouvernement, la plupart des appareils politiques se focalisant sur son éventuel présidentiable et ayant la prétention de rassembler autour de celui-ci.
Nous refusons de nous résigner à cette situation.
Depuis plusieurs mois déjà, de nombreuses initiatives travaillent à faire tomber les murs. Choisissant de placer les identités partisanes ou organisationnelles au second plan, elles ont commencé à esquisser un arc écologiste, social, et humaniste. Les organisations de jeunesse politique se sont fédérées dans le cadre du mouvement Résilience commune, des organisations de jeunesse de la société civile (activistes et entrepreneurs) se sont coalisées et se sont donné rendez-vous pour la Rencontre des justices et toutes ces différentes composantes aujourd’hui dialoguent.
Dans ces discussions, il est question de la double urgence climatique et sociale et de la préservation des conditions de vie sur terre. Il est question de l’abyssale crise économique et sociale qui se profile en cette rentrée, préparée par des décennies de politiques néolibérales. Et il est question de se saisir des prochaines échéances politiques pour conjurer cette perspective mortifère.
Il est dès lors urgent de construire une alternative politique heureuse pour notre pays, l’urgence d’une victoire pour nos engagements – celui de l’écologie, de l’égalité et de la démocratie réelle. Nous nous opposons résolument au néolibéralisme, au capitalisme, au productivisme, au patriarcat, au présidentialisme, à tous les racismes et à toutes les discriminations et exclusions. Nous faisons du féminisme, de l’antiracisme, de l’écologie, de la lutte contre les écocides, de la défense des droits et des nouvelles formes démocratiques à mettre en place, des outils pour construire un nouvel imaginaire politique, structuré par des coopérations et déconstruisant les dominations.
Un nouveau partage des richesses et du travail
C’est d’un nouveau régime relationnel dont il est question, qui transformerait notre relation à l’autre, au vivant, à nos territoires, plaçant la solidarité et la coopération au centre, là où le néolibéralisme avait fait triompher la concurrence, l’oppression et l’exploitation. Il nous faut imaginer ce que serait une République écologique, sociale et démocratique et comment cette dernière pourrait se concrétiser dans un socle commun de propositions, dans une plate-forme commune, en tenant compte des initiatives prises par des collectifs qui anticipent, par leurs pratiques démocratiques, la société à venir. En particulier, nous avons besoin d’un changement radical de la politique économique et sociale, d’un nouveau partage des richesses, qui serait permis notamment par une fiscalité plus juste, d’un partage du travail et d’une réduction du temps que nous y passons.
Nous vivons une décennie critique où les enjeux se déterminent à l’échelle planétaire. La question d’une alternative humaniste à la barbarie sera de plus en plus importante. La France doit œuvrer à une refonte des relations internationales et à une transformation de l’Union européenne pour relever ces défis.
Mais nous ne parviendrons pas à gagner si nous ne parvenons pas à nous unir. Il n’est pas ici question d’union pour l’union, d’unité sans principes autour d’une orientation gommant les diversités. Encore moins de mettre sous le tapis nos différences et désaccords.
Partout, au-delà des rangs de la jeunesse, des dialogues se sont noués. Entre organisations de la société civile : associations, syndicats, fondations, médias libres, collectifs, pétitions, coalitions et entreprises sociales ou écologiques. Entre partis politiques aussi quelquefois. Souvent néanmoins, les enjeux tactiques à plus court terme, le temps nécessaire à l’exercice de la démocratie interne aux partis et organisations, les volontés d’hégémonie, ont pris le dessus et ralenti la construction du commun.
Les élections présidentielles et les législatives de 2022 représentent une échéance vitale pour notre avenir avec un double risque : celui de la poursuite et de l’amplification des politiques actuelles ou passées, celui de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Conjurer ces risques suppose de s’engager résolument dans la construction d’une perspective de rassemblement de la gauche, de l’écologie politique et des citoyens et citoyennes mobilisé·es, sur un projet et un contrat de législature permettant d’engager une transformation écologique, sociale et démocratique.
C’est pourquoi nous lançons un appel à l’ensemble des citoyennes et citoyens qui se reconnaissent dans cette ambition de porter au pouvoir en 2022, face au néolibéralisme, une alternative écologique, sociale et démocratique, en promouvant une démarche et une candidature commune à l’élection présidentielle dans une démarche transparente et démocratique. Dans cette perspective, nous participerons à toutes les initiatives de mobilisations sociales et citoyennes allant dans le sens du rassemblement des forces pour la transformation écologique, sociale et démocratique, et appelons à rejoindre toutes les initiatives de dialogue et de construction de convergence. Nous coorganiserons un grand rendez-vous début 2021. A ce lien, vous pouvez retrouver l’ensemble des signataires et signer la tribune à votre tour sur : https://www.2022encommun.fr/
Retrouvez ci-dessous la liste des signataires :
Christophe Aguiton, militant altermondialiste
Claude Alphandery, économiste et résistant
Michel Angot, syndicaliste
Paul Aries, rédacteur en chef du mensuel Zindigné(e)s
Clémentine Autain, députée LFI
Geneviève Azam, économiste
Benjamin Ball, membre du CNNR
Alice Bosler, Coordinatrice nationale des Jeunes Génération-s
Jean-Claude Branchereau, syndicaliste
Christian Baudelot, sociologue
Fatima Benomar, cofondatrice des Éffronté·es
Jacques Bidet, philosophe
Solenne Boiziau, militante d’Utopia
Alima Boumédienne Thierry, avocate
Dominique Bourg, philosophe
Jean Brunacci, syndicaliste
Julia Cagé, économiste
Damien Carême, député européen EELV
Patrice Cohen-Séat, membre du PCF
Alain Coulombel, porte-parole d’EELV
Nathalie Coutinet, économiste
Thomas Coutrot, économiste
Laurence de Cock, historienne
Christine Delphy, sociologue, féministe
Maxime De Rostolan, fondateur de Fermes d’Avenir
Cyril Dion, poète et réalisateur
Emmanuel Dockes, juriste
Bernard Dréano, coprésident du Cedetim
François Dubreuil, Unis pour le climat
Guillaume Duval, économiste
Camille Etienne, porte-parole de On est prêt
Elsa Faucillon, députée PCF
David Flacher, économiste
Gérard Filoche, fondateur de GDS
Jean Gadrey, économiste
Frédérick Genevée, historien
Susan George, présidente d’honneur d’Attac
Pierre-François Grond, militant d’Ensemble!
Robert Guédiguian, cinéaste
Samuel Grzybowski, fondateur de Coexister
Jean-Marie Harribey, économiste
Prune Helfer-Noah, militante LFI, conseillère métropolitaine
Anne Hessel, coprésidente de Nouvelle Donne
Mathilde Imer, cofondatrice des Gilets citoyens & Rencontre des justices
Karl Ghazi, syndicaliste
Roland Gori, psychanalyste
Pierre-François Grond, membre d’Ensemble!
Pierre Khalfa, membre de la Fondation Copernic
Hella Kribi, porte-parole de Génération.s
Claire Lejeune, cofondatrice de Résilience Commune
Anne Le Strat, ancienne maire-adjointe de Paris et ex-présidente d’Eau De Paris
Joakim Le Menestrel, cofondateur de Résilience Commune
Alain Lipietz, économiste ; Alain Lipietz, économiste
Marie Luchi co responsable du Projet de Génération.s
Noël Mamère, ancien député EELV
Jean-Claude Mamet, militant d’Ensemble!
Pierre Mansat, ancien adjoint PCF au maire de Paris chargé de Paris Métropole
Charlotte Marchandise, militante
Christiane Marty, féministe, chercheuse
Gus Massiah, militant altermondialiste
Caroline Mécary, avocate
Dominique Méda, sociologue
Philippe Meirieu, universitaire
Denis Merken, sociologue
Christian Paul, ancien député PS
Willy Pelletier, membre de la fondation Copernic
Thomas Piketty, économiste
Dominique Plihon, économiste
Raymonde Poncet, sénatrice EELV
Paul Poulain, co-fondateur d’Émancipation Collective
Jacques Rigaudiat, économiste
Michèle Riot-Sarcey, historienne
Marie Monique Robin, journaliste d’investigation
Michèle Rubirola, maire de Marseille
Adrien Sartre, fondateur de Résilience commune
Coline Serra, membre de Résilience Commune
Pablo Servigne, théoricien de l’effondrement, membre du CNNR
Yves Sintomer, politologue
Denis Sieffert, journaliste
Henri Sterdyniak, économiste
Marie-Christine Vergiat, ancienne députée européenne Front de gauche
Victor Vauquois, militant écologiste
Grégoire Verrière, Coordinateur national des Jeunes Génération-s
Vincent Verzat, vidéaste activiste et youtubeur à Partager C’est Sympa
Marie-Pierre Vieu, éditrice
Patrick Viveret, philosophe
Baki Youssoufou, Fondateur de WeSign.it
https://www.2022encommun.fr/