Neufs mouvements et partis politiques de gauche et écologistes de Loire-Atlantique viennent de rendre publique, en cette veille de 1er mai, un communiqué commun :
Nous avons éprouvé le besoin de nous rassembler, mouvements et partis de gauche et écologistes, pour faire entendre les revendications qui nous paraissent nécessaires afin de protéger la population du virus. Une autre voix doit s’élever face à la mise en danger des citoyennes et des citoyens en cette période de crise, et en particulier des plus fragiles d’entre elles et eux. La situation créée par le virus frappe toute la population, mais davantage encore les plus démuni.e.s. Beaucoup sont confiné.e.s dans un petit logement avec deux ou trois enfants, en ayant souvent perdu une part importante de leurs revenus mensuels.
Nous sommes inquiet.e.s, comme la majorité de la population. Evidemment, il n’est pas possible de demeurer indéfiniment confiné.e.s. Le confinement a de réels effets dangereux, comme le montre l’augmentation les violences contre les femmes et les enfants dans tous les milieux, les mettant en danger. Mais les conditions du déconfinement prévues par le Gouvernement ne conviennent pas, que ce soit en termes de matériel de protection, de tests de dépistage, d’effectifs dans les écoles, collèges, lycées, où nombre de parents hésitent à envoyer leurs enfants à partir du 11 mai. Déjà trop de travailleur.se.s ont été contraint.e.s de reprendre le travail dans des secteurs qui ne sont pas indispensables, au péril de leur santé. Nous soutenons les organisations syndicales, sur leurs exigences du déconfinement et les revendications des personnels soignant.e.s. Nous saluons la déclaration commune des 30 associations, syndicats, partis de Loire Atlantique « Construisons nos jours heureux ! Pour la planète et l’humain » et leurs propositions.
Nous serons intransigeant.e.s car l’action du Gouvernement depuis le début du virus manque de cohérence, et surtout de franchise : on nous a raconté que les masques, les tests n’étaient pas utiles pour occulter le fait que l’on en manquait. C’est bien pourquoi la grande majorité des citoyen.ne.s n’a plus confiance dans les décisions gouvernementales, qui ne sont pas le fait du hasard. S’il manquait tant de matériel c’est que la loi du profit avait mis de côté depuis des années la nécessité de renouveler le stock de masques. Pourtant, la santé vaut plus que les profits.
La situation impose de changer de politique radicalement. Et la crise sanitaire qui en est issue montre la tragique dégradation des services publics, notamment de la santé. Le néolibéralisme en vogue depuis des décennies et renforcé par Macron laisse de côté la protection des plus faibles au profit des « premiers de cordée ». Le néo-libéralisme s’attaque aux services publics, jugés non rentables. Ils le sont pourtant pour la vie de la population. Contre les exigences du MEDEF d’augmenter la durée du travail et de réduire les mesures, déjà insuffisantes, pour la transition écologique, nous demandons un déconfinement du code du travail !
Nous serons intransigeant.e.s car cette crise impose de changer de politique radicalement. Cette crise remet en cause le rapport à l’environnement et aux formes actuelles de la mondialisation. Si la tragique dégradation des services publics, notamment de la santé, apparaît désormais au grand jour, les personnels hospitaliers luttent depuis de longs mois pour obtenir les moyens nécessaires à la santé de tous. Avec eux nous disons : Des milliards pour l’hôpital, pas pour le capital ! Le néo-libéralisme en vogue depuis des décennies et renforcé par Macron laisse de côté la protection des plus faibles au profit des « premiers de cordée ». Le néo-libéralisme s’attaque aux services publics, jugés non rentables. Ils le sont pourtant pour la vie de la population.
Nous voulons une autre politique. Cette crise ne sera sûrement pas la dernière et si nous voulons être en mesure de protéger la population, il nous faut dès aujourd’hui construire une autre société, de gauche et écologiste. La société de demain devra prendre acte de l’échec du capitalisme néo-libéral et sortir de la toute-puissance du monde de la finance. L’économie devra être mise au service des gens et non l’inverse. Il est urgent de repenser le modèle économique de notre société et de proposer une meilleure distribution et redistribution des richesses ainsi qu’un renforcement de notre modèle social.
Il nous faudra relocaliser une partie de nos productions alimentaires et industrielles, y compris celles polluantes, dont nous laissons les conséquences cruelles s’abattre ailleurs dans le monde, en pensant leur reconversion écologique. Il est urgent d’inventer un modèle excluant l’accumulation et la concentration des biens, des richesses, des pouvoirs, un modèle qui permette à toutes et tous de vivre mieux. L’économie sociale et solidaire, les circuits courts, l’alimentation locale et bio sont à prioriser. Des alternatives à la voiture doivent être mises en place. Il y a urgence à transformer en ce sens nos sociétés. Les choix qui nous attendent devront se faire par une démocratie associant étroitement les citoyen-es. Il nous faudra lutter contre la tentative de retour au monde d’hier. La sortie d’un modèle pyramidal et centralisé devra permettre une démocratie vivifiée, un pouvoir d’agir des habitant-e-s et la mise en œuvre de territoires plus résilients. Alors, nous pourrons relever les défis qui nous attendent.
Aujourd’hui, voila ce que nous considérons comme des mesures urgentes :
– Protégeons toute la population : des masques et des tests pour tous et toutes
– Des milliards pour l’hôpital, pas pour le capital : la santé vaut plus que les profits
– Retour de l’impôt sur la fortune.
– Notre plan de relance : Climat Emploi Justice sociale
– Dès maintenant : déconfinons le droit du travail
– Reconnaissance du caractère de maladie professionnelle pour tous les travailleurs frappés par le covid
– Réorientons l’argent : Taxation des transactions financières, des GAFAM, des multinationales
– Partager le travail, Redistribuer les richesses
– Stop aux ordonnances ! Respectez la démocratie.
– Relocalisations, Coopérations : Un nouveau mode de développement.
Nantes le 30 avril 2020
Europe Ecologie Les Verts (EELV), Ensemble!, Gauche Démocratique et Sociale (GDS), Gauche Républicaine et Socialiste (GRS), GénérationS, Nouvelle Donne, Parti Communiste Français (PCF), Parti Socialiste (PS), Union Démocratique Bretonne (UDB)