Saint-Brévin, un maire humaniste et des terroristes fascistes

Yannick Morez, le maire de Saint-Brévin, a décidé de démissionner, et même de quitter la ville où il habitait depuis des dizaines d’années. Des démissions de maires, cela arrive, mais celle-ci a une signification particulière. En effet, il y a quelques semaines, dans la nuit du 21 au 22 mars dernier, sa maison a été visée par une tentative d’incendie criminel alors qu’il était présent, avec sa famille. Or, cet incendie a une cause évidente : le soutien du maire à l’installation d’un centre d’accueil de migrant·es dans sa ville. Et les responsables tout trouvés : l’extrême droite, notamment zemmouriste, hostile à cette installation, qui multiplie intimidations et messages haineux..

Dans sa lettre de démission, le maire évoque « le manque de soutien de l’Etat ». Il indique ainsi que, de fait, Darmanin n’est soucieux de « l’ordre public » que contre les manifestant.es de gauche. Favorable à l’installation d’un centre d’accueil de migrant·es, critique à l’égard du gouvernement, ce maire serait-il donc un élu de la gauche radicale ? Que nenni : c’est un divers-droite, qui a sans doute lu dans des livres que la France fut une terre d’accueil pour les réprouvé.es du monde… il y a bien longtemps.

Quoiqu’il en soit, cet épisode représente une victoire de l’extrême droite, une victoire de la haine et du rejet de l’autre. Et ce malgré les manifestations de soutien à l’installation, plus nombreuses que celles des adversaires des migrant·es. Mais c’est le terrorisme fasciste et le laxisme des autorités à son égard qui ont obligé le maire à partir. L’Assemblée nationale lui a rendu hommage, sauf… les député.es du RN !

Ce qui vient de se passer à Saint-Brévin renforce la nécessité de la lutte contre l’extrême droite, mais aussi de la solidarité avec les migrant·es, à l’heure où est annoncé le retour d’une loi Darmanin sur la question. Décidément, un ministre dont il faudra se débarrasser.

Nantes le 11 mai 2023